vendredi 22 octobre 2010

Marathon de Vannes - Le CR de Bruno

Un an sans marathon. Certes, je n’ai pas arrêté de courir, il y a eu la saison de cross que j’aime tant, un nouveau record sur 10 km, quelques déceptions, beaucoup de bons moments.

Dès que je me suis à nouveau glissé avec délice dans la peau du marathonien en préparation, une fois encore cette certitude s’est imposée : Le marathon, c’est LA distance, c’est MA Quête ! Bons comme mauvais, je n’ai que des souvenirs grandioses sur cette distance.

Le marathon, je le respecte, je l’aime, je le chéri, je le rêve.
Le mythe et la distance inspirent le respect. Cette fois encore, j’ai fait mon maximum pour réussir ma course. Tout a commencé au restaurant avec mon entraineur Charlie. Au menu : analyse des précédents marathons. On compare les préparations, les gestions de courses, le poids, les fréquences cardiaques et les résultats ! Charlie fixe l’allure : 4’25’’/km. Je suis plutôt effrayé, c’est trop rapide ! Mais le bougre a de solides arguments, étayés de constats irréfutables. Si je ne m’enflamme pas et avec une belle préparation, j’en suis capable !

Six semaines plus tard, je suis prêt. Tout s’est passé idéalement. Une semaine de fatigue parfaitement gérée, j’ai réussi de très belles séances tout au long de la préparation. La comparaison avec l’année dernière ne laisse aucun doute : je suis plus fort.
Restent les 2 semaines de relâchement à passer. Ce sont pour moi les plus difficiles. Celles où je cours moins et où l’approche de l’échéance apporte questions et doutes.

A une semaine de l’objectif, une dernière inquiétude : je me sens fatigué, les jambes ne répondent plus… je cogite. Trois jours plus tard, les doutes sont oubliés. La forme revient au bon moment, je me sens plus fort que jamais, prêt à en découdre.
Et presque serein. Je dis bien presque, parce que même s’il s’agira de mon 10ème marathon, je ne fanfaronne pas. Alors qu’on me demande plusieurs fois par jour quel est mon objectif, je réponds sobrement « moins de 3h15 », juste de quoi battre mon record (3h17).
Pourtant, j’ai des rêves de 3h10, et encore, uniquement parce que je sais que le parcours est difficile à Vannes. Mais ça, je ne le dis à personne ou presque. J’ai appris à mes dépens à être humble face au Marathon. Seuls mes amis coureurs les plus proches savent la vérité de mes ambitions.


Samedi 16 octobre. C’est parti. Je retrouve mon copain Thierry pour faire la route. Thierry, c’est mon frère de course, avec lui c’est une histoire d’Amitié avec un ‘A’ majuscule.
Thierry prépare les championnats de France de Marathon, le 14 novembre à Nice. Il vient à Vannes courir le marathon en duo : 19 km pour son coéquipier, 23 km pour lui.
La route de Rennes à Vannes me paraitra très courte. C’est qu’on a beau se voir presque tous les jours, se téléphoner et clavarder encore plus souvent, on a toujours des choses à se raconter.

Arrivés au village, nous sommes plongés dans "l’ambiance marathon". C’est comme sur les autres courses mais avec un petit quelque chose en plus. Mélange de crainte et d’envie, d’humilité et de rêves de record. Ca prend aux tripes, l’estomac se noue.
On retrouve Charlie qui tient le stand présentant le marathon de Rennes. Les copains de Noyal-Pontivy sont là en voisins. Momo qui en a gros sur le cœur avec son ménisque en vrac. Les Christelle’s qui vont courir le lendemain, Eric qui accompagne sa femme et rumine sa déception du marathon de la Côte d’Amour d’il y a 15 jours.
On croise pas mal de connaissances, Xavier, meneur d’allure des 3h, Benoit, Christian et Jacqueline de notre club de la JA Melesse.

Et voilà Alain, mon camarade de club et voisin castelgironnais. Avec Alain, nous avons partagé quelques séances d’entrainements de nos préparations marathon puisqu’il est aussi entrainé par Charlie. Nos profils et nos records sont proches, même si je suis souvent petit peu devant lui. D’ailleurs, nous n’avons pas travaillé la même allure, je dois être devant cette fois aussi.
Alain n’a pas l’air serein. Il s’inquiète d’être fatigué, il a longtemps cherché le village marathon, son cardiofréquencemètre montre des signes de fatigue grandissants. J’espère qu’il va surmonter tous ces tracas.

Avec Thierry, nous ne nous attardons pas au village marathon. On a vite fait de perdre pas mal d’énergie et nous voulons arriver frais et dispos au départ le lendemain.
La soirée passera vite. Avec mon grand copain, je suis bien, serein, en confiance. Nous investirons la chambre d’étudiant du fils d’une collègue pour une pasta-party sage.
Le rituel du dossard me met en peu plus dans la course.

Nous serons au lit à 22h.

Réveil : 7h47 !!! J’avais pourtant mis ma montre à sonner à 7h ! Pas de panique, il reste du temps, le départ est à 10h. On se prépare tranquillement. Un petit doute commence à s’immiscer dans mon esprit : j’ai mal à la gorge. Ca m’a tracassé cette nuit. C’est léger, mais ça m’inquiète.
Je profite d’un moment de calme pour me relaxer. J’ai enfilé la ceinture de mon cardio : le résultat est inquiétant : 80 ! Même en respirant calmement, je n’arrive pas à descendre à moins de 75. Aïe aïe aïe. C’est au moins 15 pulsations de trop ! J’essaye de passer outre, de me préparer calmement, mais le doute s’installe.

Nous rejoignons la ligne de départ en marchant tranquillement les 2,5 km du trajet. C’est agréable, on se chauffe très doucement, on s’acclimate. Les conditions sont idéales : temps frais mais le ciel bleu annonce un beau soleil. Il n’y a pratiquement pas de vent.
Je jette un œil craintif à mon cardio : ça va, c’est haut mais honnête.

En arrivant sur le port, nous assistons au départ des "Foulées du Golfe". Avec Thierry, nous guettons les Christelle’s, mais dans la foule on ne les voit pas.
Aux pieds des remparts de Vannes, la frénésie habituelle des avant-courses est bien présente. On voit que l’organisation est rodée, pas de cohue : ni au dépôt des sacs à la consigne, ni au passage aux toilettes : c’est parfait.
Mon échauffement est des plus sommaires : 5’ de footing grand maximum. Juste le temps d’essayer de me rassurer en ne voyant pas les pulsations s’envoler.


Je me place parmi les coureurs 7 minutes avant le départ sans aucune bousculade. Par-fait. Je suis à côte du meneur des 3h15. Je retrouve Alain, on se salue. Alain persiste dans sa malchance : il a heurté un chien de chasse en venant ce matin. Quelle déveine !
H-3’, c’est le feu d’artifice. Un peu surprenant, en plein jour visuellement ça ne donne pas grand-chose.

Nous y voilà, Go ! Dans les 3 prochaines heures et quelques, je vais jouer l’aboutissement de 2 mois de préparation, d’investissement physique et moral. C’est émouvant comme à chaque départ.
Je ne sais pas comment je me suis débrouillé, mais je me retrouve vite derrière Alain, en plus coincé derrière le meneur des 3h15. Le départ en descente me permet de me dégager du peloton qui se forme derrière lui. Premier km : 4’32’’ bien qu’en descente. C’est pas bon du tout ! D’autant que le cœur flirte déjà avec les 160 alors que je m’étais fixé 155 jusqu’au 10ème km. Pas le temps de réfléchir, après avoir longé le port, une première petite bosse m’oblige à ralentir pour ne pas affoler le cardio. Malheur, le meneur des 3h15 repasse devant. Dès la bosse passée, je commence à remonter mais une côte plus prononcée m’oblige à freiner de nouveau. Patatras, cette fois, je suis aspiré par le peloton de plus en plus dense des 3h15. Ca joue des coudes.
J’ai pourtant doublé Alain qui s’est arrêté soulager sa vessie. 2ème km en 4’45’’. Pfffff, dans ma tête, c’est fini, foutu, crâmé. Je n’y crois plus.

Pendant le 3ème km, en faux-plat descendant, je fais le point. Je cours et je ne souffre pas. Certes, le rythme n’est pas celui que j’espérais mais j’arrive à doubler la meute des 3h15 pendant ce km. Je négocie avec moi-même : « si c’est foutu, pourquoi tu ne t’arrêtes pas alors ? ». Bon sang, je ne vais pas m’avouer vaincu après 3 km quand même !
Allez, je continue et je respecte mon plan de course, on verra bien.

Cet abattement précoce a au moins un avantage, le moral ne peut que remonter. Tous les kilomètres supplémentaires sont des kilomètres gagnés.
Je me concentre sur ma fréquence cardiaque, je dois bien regarder ma montre toutes les 30 secondes. Comme je n’ai pas la forme de rêve, je ne veux pas risquer une fin de course difficile. Donc prudence.

Le parcours est divertissant. Le long cortège de coureurs part vers la campagne vannetaise. La route, d’abord mauvaise se transforme carrément en chemin. Voici Arcal, « le village où t’a pas mal ». Quel accueil : tous les habitants sont au bord de la route, vêtus de costumes de Gospel en sac poubelle. La sono diffuse « Happy Days ». J’adore cette ambiance de kermesse.
Tiens dans cette montée, pas de meneur des 3h15. Bonne nouvelle, il semble que je m’en suis complètement dégagé.
Autre village, autre animation. Cette fois, on nous propose des crêpes (sans façon pour moi) et de la soupe au potiron. La soupe n’est pas prête, mais je vois que tout le monde s’affaire. La soupe sera prête au 2ème tour.
Bon, déjà 5km. Un rapide calcul me permet de constater que je tiens un rythme de 4’32’’/km. Autre bonne nouvelle, le cœur a un peu baissé de rythme. L’inquiétude du départ est dissipée, je m’installe peu à peu dans ma course. La flamme de l’espoir renaît un peu. Je reste vigilant, suivant jusqu’à l’obsession ma fréquence cardiaque.

Le parcours est toujours très agréable. Nous courons sur un sentier de bord de mer. Si le rendement du sol n’est pas bon, c’est très joli avec ce beau soleil d’automne. Il n’y a pas beaucoup de densité de coureurs, les places sont maintenant bien établies, il suffit de suivre d’autant qu’il y a peu de place pour doubler.
Toujours dans ma stratégie prudente, je ne souffre pas, le parcours est sympa. Sans la pression du chronomètre à chaque kilomètre, je serais presque relax. Le chronomètre justement, je m’attache à ne pas calquer ma course dessus. D’une part parce que le revêtement changeant (chemin, sentier, route) ne permet pas d’être constant et d’autre part parce que j’essaye de ne me fier qu’à mon rythme cardiaque.
Mais l’habitue est bien ancrée. A chaque km, je regarde le temps indiqué par ma montre et je calcule… D’ailleurs au détour d’un virage, je constate que le groupe des 3h15 est à 200m derrière… et Alain est juste devant ! Je suis content pour lui.
On revient vers le port. Une belle route goudronnée et régulière. Je m’applique à retrouver les sensations et le relâchement de l’entrainement pendant les longues séances d’allure marathon.

Petit coucou à Françoise venue encourager la JA Melesse et prendre des photos. Distrait je loupe le 9ème km et me voilà au 10ème. 45’22’’. Rapide calcul (je calcule tout le temps quand je cours), 22’’ de plus que 4’30’’/km, ça doit me mettre sur un rythme de 3h11-3h12.

Les kilomètres défilent vite, nous repassons sur le port, longeant le chenal pendant 2km d’un côté puis de l’autre côté en sens inverse. Je guette l’autre rive. A l’aller, je regarde la tête de course, cherchant mon copain Pierrot qui court en duo, tandis qu’au retour, je mesure avec plaisir la distance qui me sépare des meneurs plus lents.

Au bout du chenal, nous repartons sur des chemins de bord de mer. Je repère le km 33. C’est là, dans un tour que la course commencera.
Françoise a traversé le chenal, nouvelle photo, nouveaux encouragements qui font du bien.

Oh là, le parcours est rude. Ici aussi, le rendement n’est pas bon, mais en plus c’est accidenté. Pour le moment, c’est facile, mais je m’imagine dans un tour avec 20 km de plus dans les jambes : ça ne va pas être une partie de plaisir.

C’est vraiment magnifique, il y a de belles photos à faire, notamment lorsque nous courons sur une digue au milieu des bateaux. L’eau reflète l’image des coureurs, un moment de quiétude juste avant le début des hostilités.
Parce que juste derrière, le parcours serpente dans la pinède. Quelques bosses, des racines. J’ai mal à l’avance. Pour le moment, je ne pense qu’à arriver au semi, frais et sans douleur. Mais le parcours commence à me marquer un peu, les jambes tirent légèrement.
Au détour d’un virage, je découvre Momo, au milieu de nulle part. Ca me fait sacrément plaisir de le voir là. Une belle photo et une super poignée de main me donnent la banane. « Tu es bien ! » me lance Momo. Raaah, ça fait du bien.


Allez, encore 1 km et c’est le passage de relais pour le Duo marathon. Ouh là, mais il y a une sacrée côte avant l’arrivée au stade. Ca correspond exactement au 41ème km au second tour. Ca va être rude.
Pour le moment, je suis frais, je m’applique à monter à ma main. Je reprends pas mal de duettistes partis trop vite.
Me voilà devant le stade de Kercado, ce sera l’arrivée dans un tour. Il y a beaucoup de monde. Charlie est là, il me demande des nouvelles. « La FC ca va, les jambes pas terribles ». Ce n’est pas forcément clair, mais je n’ai pas le temps de développer plus.

Allez, 20 km, bientôt le semi. On entre dans le centre historique. Ca monte, ça descend. Je double le premier relais féminin. Voilà le semi : 1h35’57’’. Le calcul est facile : 3h12 si je ne faiblis pas.

A présent, on redescend vers les remparts puis le port, retour à la case départ. Enfin, presque, parce que si on ne passe pas en prison, les malicieux organisateurs ont prévus quelques détours par la vieille ville. C’est joli, ces rues piétonnes, mais les pavés, les relances à angle droit qui se succèdent, ça n’est pas très bon pour les jambes de marathonien.

Le long des remparts, c’est le désert, plus personne autour de l’aire de départ. D’ailleurs, je remarque que les installations en contrebas ont déjà été démontées et rangées. Ca n’a pas trainé !
Sur le port en revanche, il y a foule. Je me fais un petit plaisir en tapant dans les mains des enfants. Revoilà les 2 bosses qui m’ont ralenti tout à l’heure. Je les avale calmement, sans me mettre en surrégime. Je compare les temps au km avec ceux du premier tour. Ca se vaut alors que j’ai très peu dérivé en fréquence cardiaque. C’est bon pour le moral ça. En plus l’esprit occupé, je suis pratiquement arrivé au 25ème km sans m’en rendre compte. Encore un bon point pour le moral. Pierre par pierre, en une boucle, je me suis reconstruit un mental de compétiteur. C’est fragile, mais j’y crois à nouveau.

Arcal et son groupe de Gospel-poubelle puis la soupe de potiron est servie. J’adore ce passage dans les villages. Certes, les chemins ont toujours un rendement médiocre, mais je commence à remonter pas mal de coureurs partis trop vite. Mince, j’aurais du compter à partir du semi. Pour le moment, personne ne m’a doublé à part les relayeurs du duo.
Courir en bord de mer sous le soleil, c’est un grand plaisir. Pour ajouter à l’agrément, les granules d’Arnica ont soulagé mes jambes, à la grande surprise de mon esprit cartésien.

Le 30ème km est en vue et je n’ai toujours pas sortie mes « soutiens moraux ». Pas encore, c’est trop tôt. La fréquence cardiaque monte doucement, comme je l’avais prévu avant la course. Je me fixe le km 33 pour vraiment commencer la course. Je sais exactement où il est et quel est le parcours à venir puisque je l’ai déjà parcouru il y a moins de 2h.
26, 27, 28, 29, 30, ça défile, je double. Le circuit serpente. Avant de jeter un coup d’œil en arrière, au même endroit qu’au premier tour, j’espère voir Alain. Il est là, toujours à 200m derrière moi. Extra, on s’échange à nouveau un grand signe de la main.

De retour le long du port, le cardio a une fâcheuse tendance à bipper. Je l’ai réglé pour qu’il m’alerte au dessus de FC 168. Je freine mais c’est dommage, je commençais à espérer un negativ split (un second semi plus rapide).


Doucement, ne pas s’emballer au contact du public au passage dans le port. Le km 33 n’est toujours pas en vue. D’ailleurs, je repousse d’un km, j’attends le panneau des 34 pour entrer dans le dur. C’est à ce moment qu’on quitte le port et le parcours plat pour rejoindre à nouveau un petit chemin en bord de mer.

Alors que je chassais un coureur de l’Anjou depuis des km, au moment de le passer, une petite bosse me calme. Je me recale derrière mon coureur angevin. Nous allons bon train. L’allure a chuté à 4’50’’/km, mais on tient bon et le chemin n’est pas favorable. Je me contente de ce rythme surtout que nous doublons pas mal de coureurs en souffrance.
Je commence à sortir mes pensées de soutien. Je pense à ma femme, mes garçons, aux messages reçus hier et ce matin encore. Je pense aussi à mon collègue Greg, récemment accidenté, qui aimerait bien avoir mal aux jambes d’avoir trop couru.

Le km 37 fait une boucle, on se croise. Je guette un éventuel retour du meneur des 3h15 (j’apprendrai plus tard qu’il a abandonné), mais personne en vue. Pourtant, les calculs vont bon train dans mon esprit. Il faut que je passe sous les 3h15, c’est mon objectif officiel, je m’en contenterais très bien aujourd’hui.
Je suis un peu inquiet quand je pense au 41ème kilomètre qui monte sec. Ca va être juste juste.

Km 38, ravitaillement. Plus que 4 km, mais c’est dur, dur, dur. Je quitte le ravitaillement en petite forme. C’est à ce moment que je vois débouler Alain de l’arrière. « Tu ne pouvais pas mieux tomber ! » lui dis-je.
Il me dépasse et me harangue à le suivre. Je force 10 secondes et je lâche : « Vas-y, je suis cuit ». C’est à ce moment que mon marathon bascule. Si Alain était parti comme je le lui disais, mon marathon se serait terminé par une lente agonie.
Mais non, Alain est un gars extra. Il m’engueule pour que je le suive.
Je m’accroche. C’est dur mais je colle au train. On reprend au passage le gars de l’Anjou : notre duo devient trio. 4’51’’, plus que 3 km ! Tiens, je me retrouve en tête et c’est Alain qui s’accroche derrière. Nous allons alterner les coups de moins bien et les relances.
On s’encourage, on s’invective. La bagarre, ne rien lâcher, ne pas écouter la petite voix qui dit de s’arrêter.
Km 40 : Voilà, c’est le moment de vérité. Dans quelques mètres, nous aborderons la montée finale. Je démarre au train, bien décidé à tenir. Notre angevin est foudroyé par une crampe, il s’arrête. J’ai pris 10 mètres à Alain, je l’engueule pour qu’il revienne. Il s’accroche, remonte… et commence à me lâcher !

Nous sommes en haut de la bosse, Km 41. Je marque le lap sur ma montre : il me reste exactement 5'15’’ pour faire les 1 195m restants. Je ne suis plus très lucide, je sais juste que ce sera très très juste. En un éclair, je me lance « N’aies pas de regrets ! ».

Heureusement, la route est en légère descente. Je relance du plus fort que je peux, plus rien d’autre ne compte. A fond, dans 5’, ce sera fini.
Je file, je ne pense plus à rien, le public nous encourage. A 500m de l’arrivée, je vois Thierry qui m’attend en trépignant ! Il se place à mes cotés, il me relance, m’encourage. Nous arrivons sur la piste, encore 300m. Je me grandis sur les conseils de Thierry, je lève les genoux. 200m, 100m. Je lève les yeux, je vois le chronomètre qui indique 3h14’30’’. Il reste moins de 100m, c’est gagné, même pour le temps scratch ! Cette dernière ligne droite est un moment de bonheur que je savoure. Je serre les poings, je hurle ma joie, mon enthousiasme.



3h14’54’’ scratch, 3h14’45’’ couru. J’y suis. YES !!! Je me retourne pour attendre Alain. Il est là, il arrive. Je chavire, nous tombons dans les bras l’un de l’autre. Charlie est là aussi, il est transporté de joie. Thierry rejoint la fête. Ca y est mon pote, je l’ai eu, j’ai gagné !
Je savoure ces moments. Je sais déjà que je vais les revivre un bon paquet de fois dans les jours à venir. Quelle course !

Les crampes sur la table de massage, la belle ampoule sous le pied gauche, le coup de pompe d’après course, la trachéite qui m’ennuiera pendant 2 jours encore. Rien ne viendra gâcher mon bonheur. Les amis marathoniens présents, les messages de félicitations, et les copains que je retrouverai au stade dans la semaine prolongeront encore mon rêve éveillé.

Que c’est bon un beau marathon. Après un bon gueuleton avec mon pote Thierry et un voyage retour qui passera encore plus vite que l’aller, au moment de retrouver ma famille, je suis fier, j’ai couru mon marathon en marathonien aguerri. Je n’ai pas lâché malgré des sensations très moyennes. J’ai appris énormément et tiré la certitude que je suis capable de belles choses sur le marathon.


Place à la récupération puis la saison de cross. Ensuite, sur un parcours roulant, avec un pouls au repos plus bas... j’y crois fort !
Cet épisode n’est pas le dernier de mes comptes-rendus. L’histoire se poursuivra, certainement au printemps…



Bruno

Nouvoitou, le 21 octobre 2010

mercredi 20 octobre 2010

Sonia - d’A Tra’vert Baie - Run & Bike

Fantastique, Magique sont les mots à l’arrivée de ce raid et ce sont forcément ceux qui resteront. C’est la raison pour laquelle ce sont ceux que j’ai choisi pour démarrer ce CR.

Dimanche, 7h30 : vite le débriefing est dans ¼ d’heure et nous ne sommes toujours pas sur les lieux de l’épreuve, sans compter qu’il y a les vélos à descendre ! C’est un peu l’embrouille, le stress monte… Arrivée un peu l’arrache, la gourde est glissée tant bien que mal dans sa poche, le sac est enfilé sur le dos, le vélo est déposé au parc et vite fait bien fait, tous les participants se regroupent dans la salle de sport du Val St Père autour du président du TCVAL pour le fameux débriefing.


Les consignes sont données et l’accent est particulièrement porté sur le balisage. Il est impératif de suivre chaque piquet pour traverser la baie dans un souci de sécurité…il a beaucoup plu ces dernières heures. On nous annonce de l’eau jusqu’à mi-cuisse…OUPS, ce n’était pas prévu au programme ou du moins pas à celui que j’avais imaginé! Ca rassure pas mais vaut mieux le savoir !

Le top est donné et l’épreuve démarre par une CO pour un membre de l’équipe, le deuxième attend dans le parc à vélo ! Arnaud s’en sort pas mal du tout, il a eu toutes les balises et nous partons en VTT. L’épreuve correspond à ce que j’avais en tête, c’est assez roulant pendant …trop peu de temps. Nous rejoignons la grève et entamons la traversée de la baie entre vase, sable et eau nous devons traverser à plusieurs reprises des rigoles d’eau plus ou moins grandes avec le vélo sur l’épaule et de l’eau jusqu’à mi-cuisse…c’était donc pas pour rire !
Cette première épreuve va durer 8 Km. Elle va semer quelques troubles dans l’esprit, suis-je capable de terminer ce raid ? Dès le démarrage le moral prend une sacré claque. J’avais toujours eu l’impression de savoir faire du vélo …mais là c’est autre chose!
Premier ravitaillement, balise N°2 on laisse les vélos et on part en course à pied pour rejoindre Tombelaine, 5 km de sable avec au démarrage la traversée d’un courant d’eau, plus à l’aise qu’en VTT, je reprends confiance. Nous doublons quelques compères. Nous sommes accueillis par le large sourire d’une bénévole du TCVAL et pointons notre 3ème balise…Le retour de Tombelaine se fait plus dans la douleur, le vent est présent et de face. Je me protège derrière Arnaud et à deux nous rejoignons nos vélos pour une virée de 11 KM.



A nouveau nous traversons la baie pour rejoindre la berge en amont de Pontaubault. Les pieds dans la vase, nous pointons la 4ème balise et enfourchons les vélos pour un peu de route. Ca repose les jambes. Nous rejoignons Pontaubault où nous récupérons des Kayaks. Belle coordination sur cette épreuve, c’est Arnaud qui barre et on file plutôt droit. Nous parcourons 1km et pointons la 5ème balise. Nous revenons récupérer nos vélos pour rejoindre le Gué de l’Epine : 5 km de VTT parmi les moutons. Le paysage est splendide, malheureusement la luminosité est de moins en moins présente. Soudain une grosse averse vient nous compliquer la tâche. Nous récupérons in extrémis la 6ème balise puis rejoignons les herbus. Nous déposons les vélos, pointons la 7ème balise Encore deux épreuves ! Le moral en a pris un sacré coup avec cette averse.

J’ai froid, la fatigue est là et déjà j’avance comme argument que nous ne sommes peut être pas obligés de récupérer toutes les balises des 2 COs à venir ! Pour me redonner un peu de jus, je m’alimente. Le sucre commence à manquer, il faut dire que le dessert de la veille au soir était un peu light (clin d’oeil au crumble de Caroline). Après 50’, lassés, fatigués, les jambes lourdes nous nous accordons une balise de pénalité, nous attaquons la dernière épreuve de Run & Bike, je pars en courant, Arnaud quant à lui récupère mon vélo, me double et le dépose à environ 1,5km. De dos, je lui trouve une allure de crapaud sur le vélo trop petit… j’ai encore de l’humour.
La fin est proche et la fatigue fait place à de lourdes émotions. Je sais que j’irai au bout. Il reste 5kms à parcourir. Je pense à mes entrainements de CP. Je récupère le vélo, je peine à pédaler dans un chemin de terre plutôt gras, je manque de puissance, je parviens à doubler Arnaud et lui dépose le vélo un peu plus loin. Je repars à pied et pointe la 9ème balise. Arnaud me rejoint et ensemble nous rejoignons la salle des sports du Val St Père, lui sur le vélo, moi en courant. La 10ème balise est là …l’épreuve est terminée. Je suis très émue d’avoir participé à cette première édition d’A Tra’vert Baie.

Des grands mercis au TCVAL pour l’organisation de ce très beau raid, à David qui m’a bichonné le vélo, à mon équipier qui m’a bien soutenu…
Je dédie ce CR à Caroline sans qui je ne me serais jamais inscrite sur cette épreuve. Qui est Caroline ? Une fine pâtissière mais avant tout une personne qui a des qualités qu’elle ne soupçonne pas… capable même de vendre ce raid comme une promenade à vélo avec un peu de course à pied (c’est pour rire Caro ! Merci encore)

mardi 19 octobre 2010

Romuald : Sedan Charleville

Après le footing d'hier (Samedi) je me sens bien.
Ce matin au réveil, je n'ai pas vraiment la pression (je m'emploie à ne pas me la mettre) même si j'ai les jambes un peu raides.
Dans la navette, je m'installe juste derrière le groupe d'Africains (Kenyans, Ethiopiens...). Les blagues fusent.
"On va faire plus de 20km au contact des plus rapides. C'est pas tous les jours".
J'ai du temps pour me préparer, c'est bien. Je me repose un peu dans la salle de sport, me change, pose mon sac et pars m'échauffer.
Le soleil est bien présent, c'est plus agréable que la pluie des derniers jours. L'échauffement se passe bien, les jambes s'assouplissent. Je rentre tôt (15min avant le départ) dans le sas car je connais la bousculade du départ.
Pendant l'attente, la FC redescend, je suis super confiant.
Le départ est donné. Je pars prudemment en surveillant la FC (Bruno m'a donné des consignes et je vais essayer de les respecter).
Premier kilo en 4'41 et la FC est dans les clous. J'ai déjà la banane. Il faut que je me cale a ce rythme et j'attends 15km.
Deuxième et troisième kilo ou je contrôle. Je lâche un peu de temps mais je reste sur 168 puls. jusqu'à la première cote. Je prends quelques puls. Bizarre, d'habitude je gère mieux.
Finalement il fait chaud mais ce n'est pas critique (pour l'instant).
Je ne suis toujours pas dans les clous niveau allure mais ca se joue a peu de chose. Je bascule et relance pour reprendre du temps dans la descente. Et là les doutes arrivent.
Des que j'accélère, la FC monte, je ne peux pas prendre l'allure voulue. L'objectif de 1h52 s'éloigne de suite.
Je lâche, la FC redescend. Ouf. Pendant quelques dizaines de mètres. Des que la route redevient plate, la FC remonte. Je suis déjà a 175 et je lâche 10 sec/kilo alors que je devrais etre en 4'40 a 170.
Je me sens pourtant bien. J'ignore l'alerte et je reconsidère les consignes de Bruno et me dit : "Tu cales 175 jusqu'au 18e et ca passera". L'ERREUR.
A chaque cote, je reprend quelques puls. et des le 12e je flirte avec les 180.
J'ai déjà ramassé les premiers concurrents qui ont mis le 'clignotant'. Parmi eux des gars qui partait pour 1h30. Il fait chaud. Le moral baisse. Je n'ai plus d'ambition au niveau temps et pas assez la gniac pour me faire mal. Je sais que ca va être long et pénible.
Au 18e, la première des 3 grosses difficultés me coupent les jambes. En allure footing, j'ai a peine le jus pour monter. J'envisage de marcher mais je traverse mon village d'enfance et je sais qu'il y a du monde. Ça passe.
2 kilomètres plus loin c'est la famille. J'irais au moins jusque la. Ca fait un objectif. En passant je les entends dire "Il est pas mal!" Tout est question de point de vue.
2e grosse cote. La je m'accroche à l'idée de faire le Mont l'année prochaine. "Si je suis pas capable de faire 24 bornes dans le dur, laisse tomber le marathon".
Ça passe aussi. Il reste 3 bornes.
Je m'autorise 10sec d'arrêt au dernier ravitaillement mais les crampes se manifestent. Je repars vite pour ne pas rester scotché.
Au pied de la dernière cote (23e) j'aperçois Gaelle et les enfants. Je luis fais signe que ca ne va pas et je l'entends juste crier "....jusqu'au bout". C'est dit. Je ne marcherai pas.
Dans la cote je dis à un gars qui marche (j'ai arrêter de les compter depuis longtemps) de s'accrocher. 10m plus loin il repart et je ralentis un peu pour le récupérer. En basculant je le sens plus facile que moi. Je lui dis de partir mais sa réponse est claire "Tu m'as attendu, je reste avec toi. De toute façon je n'ai plus rien a gagner". Ça me fait penser a certains CR de Charlie ou la Joellette devient une aide. C'est moi qui le ramasse dans la cote mais en retour il m'aide bien plus.
Nous terminons ensemble à une allure correcte et nous nous saluons alors que le gars devant nous tombe directement dans une civière.
Au final 2h04'14 soit 5' de plus que l'année dernière (et 12 de plus que l'objectif) mais je gagne 300 places. Ca prouve que tout le monde a souffert.

Je ne suis ni satisfait ni decu. J'ai appris qu'on ne rigole pas avec la FC. Ce n'était pas le jour mais j'aurais pu faire mieux en contrôlant. C'est noté pour la prochaine.

lundi 18 octobre 2010

Tout Rennes Court 2010

Rendez-vous incontournable pour les coureuses et les coureurs rennais, Tout Rennes Court a cette année encore connu une belle affluence.
Les membres de la JA Melesse, les plus jeunes inclus, n'ont pas manqué cette belle fête !

Commençons par nos jeunes pousses

Killian et Titouan


Killian a bien travaillé à l'entrainement : belle foulée !


Les habitués de la saison dernières
Helloïs

Mickaël

Marin

Robin

Killian (en vert) n'a pas encore de maillot, mais il a déjà le sourire


Un gros coucou à Jonathan qui a chuté dès le départ. Malgré une belle peur, pas trop de bobos. Ouf !

Bravo les jeunes !!!

5 km


Martine aux avant-postes, comme toujours


Béatrice


Floriane

Bravo les filles, le sourire en prime !

10 Km


Dédé, à la relance dans le dernier virage. 4 V1 !


Boris, de retour sous les 39'


Hervé


Michel, tout nouvel adhérent, sous les 40'


Juste derrière, Jean-Pierre, beau finish !


Christophe, venu passer le dimanche à Rennes


Michel, très en vue sur TV Rennes


Patrice, qui se rapproche peu à peu des 45'


Jean, en ballade pour accompagner un copain

Semi-Marathon

David et Francky, respectivement 11ème et 14ème

Anthony, 21ème

Philippe, 1h25

Patrice, toujours régulier

Eric

Yves

Jean-René et Pascal

Yoann

Patrick, heureux d'être là

Gilles, parti un peu vite

Christophe, lui aussi en accompagnement d'un copain

Tous les résultats sont sur le site : http://jamelesse.free.fr/resultats.html

Merci pour les photos à Françoise, Charlie et Patrick

jeudi 7 octobre 2010

Marathon de la Côte d'Amour - 10 Km de La Mezière - La Torche Pont l'Abbé

Le week-end dernier, les athlètes de la JA Melesse se sont illustrés en voisin à La Mézière, tandis que trois marathoniens étaient à La Baule. L'inusable Dédé était lui parti dans le Finistère.

Marathon de la Côte d'Amour
Malgré des conditions météo difficiles, nos trois coureur présent ont réalisé de beaux chronos.

Patrick R : superbe nouveau record en 3h09'20'' !
Patrick H : Victoire en V2H en 2h49'49''
Eric : très belle 16ème place en 2h45'55''

La Torche - Pont l'Abbé : 10 km
Dédé continue à faire briller les couleurs de la JA partout en France. ce week-end, c'était sur le semi de La Torche-Pont l'Abbé.
7ème au scratch, 4ème de sa catégorie.


10 Km de La Mezière
Les drôles de dames étaient à nouveau en piste


Bien accompagnées par Stann et Raymond


A noter également la présence remarquée de Fabrice et Marylène, les parents de Jonathan. Malheureusement, pas de maillot = pas de photo, Jocelyne P, notre reporter du jour ne connait pas tout le monde.
Très beaux résultats (même sans maillots qui vont vite), 43' pour Fabrice et 56' pour Marylène.

Stann est route pour le podium


Un nouveau licencié : Philippe, très beau chrono en 39'03''


Patricia fait tomber les records. Ce n'est qu'un début, la progression est lancée


Françoise, 2ème de sa catégorie


Malgré son traditionnel départ canon, Martine va souffrir : un jour sans, ça arrive, même aux meilleures


Jocelyne signe un nouveau record : 49'43'' !!!


Raymond, de retour sur les courses : bonne nouvelle


Stann, brillant 3ème


et Patricia, qui décidément prend goût aux podium


Merci à Jocelyne et Françoise pour les photos. La galerie complète.