vendredi 10 mai 2013

1er tour des Interclubs : le compte-rendu


CR 1er Tour des Inter Club du 05 mai 2013
Oyez, oyez, je vais vous conter l’épopée de la JA Melesse aux InterClub ayant eu lieu au Pays de Fougères en l’an XXIVICHJKK – je suis nul en chiffre romain, en l’an 2013. Ce récit est l’aventure d’un groupe, décidé à sortir des sentiers battus et des routes goudronnées pour affronter les meilleurs sportifs du Pays Gallo au péril de leur vie.

Cette journée commença de très bonne heure le dimanche matin en co-chariotant avec Charlie, Françoise et Bruno B car la compétition avait lieu à 40 bonnes lieues de Rennes, et nous avions la dangereuse forêt de Liffré à traverser. Françoise nous guida comme jamais pour nous mener à Fougères, évitant brigands et foire aux bestiaux pour arriver à 10 H tapante devant les grilles du stade Paron – en effet, il y a maintenant une autoroute qui va directement à Fougères.

Il a fier allure ce stade, pas tout à fait olympique mais presque. Nous posons notre table roumaine en haut des gradins, déroulons les banderoles, sortons les thermos. La journée va être longue et la délégation de la JA Melesse va bientôt débarquer.

Il faut l’avouer, si nous sommes proche des dieux de l’Asphalte nous sommes loin d’être des Dieux du Stade. Notre faible connaissance des disciplines, nous la compenserons par une énorme envie. On peut donc le dire nous sommes un peu comme dans Astérix et Les Jeux Olympiques : Charlie en druide Panoramix, nous indiquant les règles juste avant le départ, Patrice Dugué en Astérix, Thierry en Alabarfixe, Bruno R. en Sautomatix, moi en Assurantourix, nos filles en Fabela – là j’en rajoute un peu mais après je suis méchant ! – et Jean-Lou en Obélix évidement
Les clairons résonnent, les InterClubs sont officiellement ouvert, la flamme a été allumée par Queen Elisabeth herself – en effet depuis les JO de Londres, elle allume toute les flammes de toutes les compétions, elle a aussi allumé mon barbecue la semaine dernière. Excusez moi, je m’égare car Françoise va débuter l’épreuve de la marche Silence.
Françoise, en tant que néo-spécialiste du 3000 Marche, ouvre le bal des épreuves. Hélas, les juges, ne comprenant rien à son style novateur « jambe cassée, genou plié » lui infligent une pluie de carton jaune au premier tour suivi d’une pluie de carton rouge au second tour. Dans la stupeur générale, les juges la disqualifient à 200 mètres de l’arrivée. Le ton est donné, il y a des règles, il faut les respecter, on n’est pas là pour plaisanter.

Françoise et Benoit au style pourtant si proche !

Le jeune Benoit B. – il préfère rester incognito car le milieu de la marche est petit – lui aussi ça tombe bien ! – décide de venger Françoise et nous claque ni vu ni connu, un 25'03''79 au 5000 Marche, niveau IR4. Ca s’est fait, et 818 points dans la besace de la JA Melesse.

Les épreuves s’enchainent sans relâche, ni répits, on se dirige donc vers les filles qui vont lancer le poids : Marina au style si académique qui pourtant deux minutes avant l’épreuve cherchait le cochonnet en demandant à Françoise si elle préférait pointer ou tirer.

Plus tard Jean-Lou lance lui aussi le poids en criant comme un lanceur ouest allemand – un ami psychanalyste, Abram Kardiner connu pour son traité sur le culturalisme et le traumatisme m’a assuré qu’il ne fallait pas voir Jean-Lou rejetant son surpoids mais plutôt son sur-moi inconscient à travers ce poids – sinon pour expliquer l’image, Jean Lou est en rouge et le poids est gris car dès fois les petits poids sont rouges–. La performance fut mesurée à 5 m40, les décibels à 110 dB et mon ami psychanalyste est dorénavant sourd.



Dédé lança lui aussi le poids d’un jet surpuissant (valeur 281 point à la table hongroise) que l’Ostrogoth de l’ASPTT en rit encore ! Toutefois l’Ostrogoth rigola beaucoup moins quand notre Agecanonix enfila les pointes et mena le train sur le 5000 mètres. En effet, chers lecteurs, j’aurais pu cacher ces images peu flatteuse où nous ne sommes pas à notre avantage mais justement c’est là l’incroyable bonheur de participer à de telle journée ! Toutefois, je recommande à Dédé de continuer le 5000 m plutôt que le poids. Jean Lou peut lui continuer le poids.




Heureux comme un blessé

Sur le 400 mètres, on retrouve Bruno B qui confond le « coupé- décalé » – la fameuse danse africaine avec le « cassé-fin de ligne », résultat : une épaule, un bras, une jambe bien égratignés. Il faut préciser également que Bruno avait repéré à la sortie du 3ième virage la secouriste bénévole de la croix rouge et que les mauvaises langues disent que son plongeon sur la ligne d’arrivée n’est pas involontaire. En tout cas, il claque un super chrono, il a très bien été soigné et a pu participer à l’épreuve de javelot.

Ainsi s’achève la matinée, mais ne t’inquiètes pas lecteur, car et il y aura des révélations croustillantes dans la seconde partie

Dès le début de l’après midi, on retrouve les sauts. Bruno R. a choisi le triple saut. Son choix n’est pas évident car lors des répétions une semaine avant, il n’arrivait pas au bac à sable. Bruno essaye donc négocier avec le juge un essai supplémentaire en tant qu’entraineur FFA. Cela ne marchera pas !


Bruno R. essayant d’embrouiller un juge


Robin a choisi une technique indienne pour aller battre Bruno R. sur le triple saut : la coupe profilée en iroquoise et la danse du sioux. Le résultat est imparable, record personnel en 10 m 26. Robin et Titouan était également jeune juge arbitre, un  grand merci à eux !



Thierry, notre kenyan blanc, achève son 800 mètres en apnée total avec les jambes qui piquent, il rend une copie très propre en 2'15''84. David Rushida qui a le record du monde en 1’40’’91, n’a qu’à bien se tenir !

Tel des fauves en cages, nos discoboles – lanceur de disques au petit bonheur la chance  - JDY et Bruno R tournoient, tournoient, tournoient et lancent le disque dans l’horizon que nos yeux les perdent de vue ! Je parle de Bruno et JDY car les disques sont poser à 17m89 mais les spectateurs sont barbouillés à force de les regarder nos 2 dervish tourneurs!
Le podium de lancer de disques



Le concours de saut a déjà commencé : Béné, Benoit et moi sommes les représentants de la JA Melesse. Mon expérience en saut en longueur se résume à une recherche Internet pour connaître la technique de base et une séance en début de semaine – avec séance vidéo grâce à Olivier, histoire de déterminer mon pied d’appel et travaille mon saut d’impulsion. Mon premier saut est catastrophique avec un pied d’appui à 1 mètre de la planche. Avec les conseils de Benoit, les essais suivants permettent d’affiner les marques, et je finis le concours avec 4 m22, Benoit sera le plus régulier, tapant toujours à 3m90. Béné a défendu également sa chance sur le concours féminin et a pu ramener tranquillement 2 kg de sable dans chaque soulier.
 
ça plane pour moi, hou, hou, hou, ça plane pour moi !

Un petit aparté pour toi lecteur novice qui ne connaît pas toutes les subtilités du concours interclubs, chaque épreuve rapporte un nombre de point en fonction de la performance pure – le classement ne rentre pas en compte. Afin de déterminer le nombre de point, on utilise un convertisseur dit table hongroise qui va de 0 à 1500 points. Cela permet également de comparer les performances de chacun
Table hongroise en polychrome du 18ième siècle

Nous avions donc notre Monsieur Table Hongroise – JDY – qui scrutait grâce à une application sur son téléphone, les scores. Tout le monde a été au moins une fois dans la journée lui demander quel score il avait fait.

Parallèlement au concours de saut et de lancer, les courses continuent, s’enchainent à un rythme de folie. Sauf sur le 200 mètres, où soudainement le temps s’est arrêté :
En 34''37 sur 200 mètres, Christophe Lemaître à 10 ans – ah non on me dit que c’est Patrice Duguet. Vous êtes sûr du chrono ?

(NDLA : Patrice, fallait pas faire un super marathon et me déposer sur Rotterdam comme tu l’as fait, na !). Valérie et Béné font aussi le 200 mètres mais elles n’ont pas réussi à battre Patrice !
Le javelot marquera un grand moment avec Charlie qui invente une nouvelle technique de contrôle par la pointe avant pendant que Bruno B et Olivier se tirent la bourre pour passer la barre des 20 mètres : le vainqueur sera Olivier.

Pendant ce temps là, Thierry et Charlie - qui se téléporte à l’autre bout du stade mais sans utiliser son javelot car il n’irait pas bien loin ! – attaque la hauteur. Thierry se remémore les techniques vu au collège : ciseau, fosbury-flop, un mix de ventral costal, un passage sous la barre. Au vue de sa souplesse, le fosbury lui permettra de passer de 1m45. Charlie sera plus pierre que ciseau.

Tiens bon la barre et tiens bon le vent, Hisse et ho, Santiano !


Arrive le 1500 mètres avec nos cadets Jordan, Robin et Bastien– la relève – ceux qui sont la cause de notre venue au stade – seront gérer la pression et assurer une belle course. Puis vint le moment tant attendu par le public, celui du 3000 steeple avec les franchissements de la ravière, JDY nous offre alors une grande performance de natation !


Elle est froide !

Sur les courses de fond, je vous ai déjà raconté les exploits de Dédé, mais il ne faut pas oublier la belle course Marina et l’excellent 3ième place d’Olivier.
Je me suis inscrit sur la course reine : le 100 mètres afin de défier Jean Lou – une revanche de Rotterdam également - mais ce fourbe s’est stratégiquement blessé samedi matin à l’entrainement. Laissé seul sur les starts, ma technique dite de la Charlie Chaplin (pied en canard, genou ouvert, pied allant taper la fesse opposée, bras écarté pour empêcher l’adversaire de passer) laissera pantois mon adversaire de Fougères qui restera loin derrière moi. Pour résumer ma course, je dirais que je suis à moins de 4 secondes d’Usain Bolt, c’est vous dire la performance !



Je ne vous parlerai pas de mes sensations car je ne suis pas très doué pour exprimer mon ressenti mais j’ai eu des frissons quand le speaker a demandé le silence pour le départ, que les gradins se sont tus et que la détonation de pistolet a claqué dans l’air comme un fouet, te faisant bondir des starts…du plaisir 100% adrénaline !


En fin de journée, les relais nous offrent des images bien cocasses :

Contrairement à ce que les photos montrent, le juge explique bel et bien à Valérie la mise en place dans les starts, c’est moi qui passe le relais à Patrice et non le contraire, et JDY fait le coup de « tu me  donnes le témoin dans le zig, je le prends dans le zag ! »

A la fin de la journée nous sommes hystériques, nous scrutons  fiévreusement le tableau des scores, nous sommes 3ième avant le 5000 et les relais. Le verdict tombe immédiatement après les relais : nous sommes 2ième avec un score de 10747 points !




En espérant avoir relaté avec le plus d’objectivité possible cette journée et vous avoir donné l’envie de nous rejoindre, le mot de la fin pour notre supporter N°1 Théo : « la JA c’est les plus forts ! » :