mercredi 22 juin 2011

Marina - Retour à la compétition

10km du Mans

Juste un petit 10km me direz-vous… Mais en fait c’est ma 1ère course depuis pratiquement un an et ce
fameux semi entre Cancale et St Malo. Alors petit CR oblige !
Pourquoi une telle absence ? Disons juste que j’ai enchaîné 2 pépins : une fibrose au niveau du tendon
rotulien qui a servi de greffon il y a 12 maintenant et quelques déchirements ligamentaires au niveau du gros
orteil… Après de nombreuses séances de rééducation – [j’ai d’ailleurs trouver un concurrent sérieux à Bruno à la
torture des athlètes, mais normal me direz-vous il est aussi entraîneur d’athlé !] - enfin je retrouvais le droit de
rechausser les runnings à la mi-décembre. Les débuts sont très laborieux, le corps hurle un peu de partout, mais
surtout du pied gauche.
Patience et persévérance me dit-on sans cesse. La reprise est donc adaptée et très progressive : pas
de PPG, beaucoup d’étirements... Après une pause au ski et quelques séances ratées pour cause de permis moto,
me revoilà sérieusement aux affaires le 3 avril. Les séances de kiné sont terminées et tous les voyants sont au
vert.
La reprise est douloureuse, 45minutes de footing = 4 jours de courbatures, les sensations et l’envie de
courir ne reviennent qu’au bout de 2 semaines, et là l’objectif est fixé : rendez-vous le 2 juin pour le 10km du
Mans. C’est aussi parti d’un pari avec des copains du Mans.
En semaine, je redeviens assidue aux séances à Cesson au sein du groupe, que c’est bon de revoir tout le
monde ! Et le week end, j’ai la chance de courir avec mon chéri, qui se lance quant à lui dans sa toute 1ère course.
Ca aide forcément dans les moments de moins bien. Huit semaines de préparation en tout, et de très bonnes
séances de spé 10, l’allure travaillée est de 5’00’’/km, sachant que mon record est de 49’14. Les pulses qui ne
décollent pas au-dessus de 158, ça laisse présager une très bonne perf… Quand on me demande mon objectif, je
dis moins de 55’, mais dans ma tête, c’est bien le 50’ que je veux accrocher.

Jour J : 2 juin
C’est parti, direction Le Mans, tout est dans le coffre et les pâtes sont avalées. L’horaire de la course
ne m’enchante guère (14h15) et il fait chaud. Mais un défi est un défi, on ne va pas se défiler si près du but.
Dans la voiture, on sent quand même que la pression est là : pour Emeric, il s’agit de sa toute 1ère, le saut dans
l’inconnu et pour moi, le retour à la compétition et l’envie de bien faire. Nous retrouvons facilement les copains
manceaux, ça rigole, ça rigole… pour le moment… Hop petit tour au vestiaire, se décharger de nos affaires et
c’est parti pour l’échauffement, il est 13h45. Les jambes tournent bien, mais il fait réellement très chaud et
quel vent ! Il faudra s’abriter… Tant pis, il faut faire avec, on pensera à bien s’asperger sur le parcours. On se
faufile dans le sas de départ en passant par-dessus les barrières. Le départ est en côte, il faut bien se placer.
Nous sommes 4 ensemble : Olivier qui vise 45’, Arnaud, Emeric et moi qui visons 50’ (chut Emeric ne le sait pas
encore à ce moment là).
PAN ! C’est parti. Cela part pas trop trop mal, on passe la ligne au bout de 16s mais il y a pas mal de
personnes lentes. Il faut arriver à doubler, on zigzague un peu. La FC monte très rapidement, j’essaie de me
caler sur le rythme travaillé et aussi sur ma pulse (158). Emeric suit sans problème, mais sa pulse est un peu
trop haute. On se rassure, c’est souvent le cas sur le début des séances, le stress lui avait fait un peu oublier
aussi de bien respirer. 1er kilo : 4’57’’, c’est rapide, mais normal, nous avions une portion de descente.
2ème kilo : descente du tunnel des jacobins + 1er passage sur les quais = 4’44’’, trop rapide je me dis, mais
c’est dû à la grande descente, mais par contre, la FC monte trop 165… Aïe, et ça chauffe. On est toujours tous
les 2 ensemble, c’est bien je me dis.
3ème et 4ème kilo : On ne voit pas le panneau 3, on cherche de l’ombre comme on peut, je sens le coup de
mou arriver, le cerveau a trop chaud, Emeric est bien, je lui dis de faire sa course, de bien gérer son cardio.
9’55’’, c’est toujours dans les clous de mon objectif.

5ème kilo : on attaque pour la 1ère fois la rue de la Galère, elle porte bien son nom celle-là ! Elle fait très
mal aux jambes et est en plein soleil. Le cardio monte et je sens surtout les sensations se dégrader rapidement
malgré le fait d’avoir ralenti… Aïe ça ne va pas, la route commence à flotter devant mes yeux. De l’eau ! On
devrait avoir le ravito bientôt, je me raccroche à cet espoir… La côte est en deux parties avec un léger replas,
elle fait très mal. En fin de côte,j’aperçois une dame remplissant 3 gobelets d’eau sur une table, demi-tour et
je vais en chercher un, Emeric ne m’a pas vu et file, il fait sa course, je suis fière ! Je perds du temps pour
ce verre, mais sans lui, je ne sais pas si j’aurais vu la ligne d’arrivée… Hop je repars dans le bon sens et je
redescends les jacobins. Au final, l’addition est lourde : 5’30’’.
6ème kilo : La descente du tunnel des jacobins est longue. Le gobelet d’eau versé sur la tête ajouté au
frais du tunnel ne fait pas d’effet, j’ai toujours très chaud. Les sensations ne sont pas là. Tout s’emmêle, me
voilà avec un point de côté qui me broie… Zut de zut, j’essaie de le faire passer sans mollir : 4’55’’ en effet. La
FC a baissé dans la descente, mais ça ne résous pas mon problème. Et toujours pas de ravito en vue…
7ème kilo : Il faut que je ralentisse, le point de côté ne passe pas. C’est là que Nono revient sur moi et
m’encourage. Il part devant. Je me tiens le côté et ne cours plus qu’avec un bras, je vois les gens me doubler,
c’est rageant. Mais au demi-tour au bout du quai, ça y est : ça va mieux. Je remets les gaz, mais le mal est déjà
fait : 5’25’’ sur la portion plate… Je peste intérieurement.
8ème kilo : J’ai réaccéléré, la FC reste plutôt stable et la terre a fini de tanguer. J’ai Arnaud en point de
mire. Je reviens tranquillement sur lui et j’essaie de l’emmener avec moi. Mais à son tour, il a un coup de chaud.
Je le dépose et continue ma route… 5’10’’.
9ème kilo : dernière portion de quai. On a enfin un passage sous des douches, mais ça ne fait que
vaporiser, pour le rafraîchissement on attendra. Maintenant c’est la 2ème montée de la rue de la galère. Je me
booste intérieurement pour la monter à bloc, je gère bien la 1ère partie, je respire bien sur le replas et continue
l’effort : 5’23’’, je me dis au moins que j’ai fait moins qu’à la 1ère montée, même si la marque n’est pas au même
endroit.
10ème kilo : ça continue de monter, je reprends beaucoup de coureurs qui marchent, qui souffrent… la
chaleur a fait beaucoup de mal ! On contourne la piscine, puis ça remonte vers la place du jet d’eau, je cherche
la ligne d’arrivée des yeux pour lâcher tout, mais pas trop tôt… Je la vois un peu tard, du coup, je reprends
quelques personnes, mais je n’ai pas eu le temps de vomir comme dit Bruno ;o) 4’50’’
Temps officiel : 51’10’’, temps réel : 50’54’’
Je vois Emeric qui m’attend : il a réussi son pari ! Il est devant Sylvain et qui plus est avec la manière :
49’55’’ ! Le temps que je visais… dommage que je n’ai pas réussi à m’accrocher à son short ! Il est tout heureux,
mais ne l’affiche pas trop, car pour moi, le sentiment qui l’emporte est la déception… Tant de semaines de
préparation et c’est l’échec au bout, le temps que je n’arrive pas à accrocher. Je pense aussi à Bruno mon coach
qui a passé du temps à m’entraîner et ça ne paie pas au final. Je rumine un peu…

Avec le recul de quelques jours et le fait d’avoir échangé avec tout le monde (coureurs et non coureurs),
la pilule commence à passer. Mais je reste moi-même, je n’aime pas la défaite, à défaut de pouvoir courir plus
tôt, je fixe ma vengeance au 25 septembre, sur les 10km des Ecluses : course maginifiquement organisé par le
Stade Lavallois, la ville du Mans devrait y faire un stage. Ce sera 3 semaines avant mon échéance pour 2011 : le
semi marathon de Meslay du Maine.

Ci-dessous ma courbe FC et en-dessous la courbe d’altitude et de température d’Emeric. 29°C dans
le tunnel, 33°C dans la rue Voltaire et la rue de la Galère… C’est chaud très chaud, et au final il y aura eu 404
abandons sur 1480 participants. J’aurais aussi appris sur cette course ce qu’est le coup de chaud.

Au final, je voudrais remercier 3 personnes sans qui cette aventure n’aurait pas été possible
• Denis, mon kiné, qui m’en a fait pas mal baver, je me souviens bien encore des séries d’ondes de
choc sur le genou accrochée à la table… Mais c’était vraiment pour une juste cause et au final les
efforts ont payé : plus de douleur au genou !
• Emeric sans qui je n’aurais sûrement pas fait toutes mes séances d’étirements le soir. Je
n’aurais pas rechaussé non plus les runnings à la mi-décembre. Mon chéri a bien eu raison de me
botter les fesses de temps en temps.
• Bruno, mon entraîneur, pour avoir eu la patience d’attendre mon retour, de m’encourager, de me
défier – tout le monde sait que j’adore faire 2 côtes ou 2x30/30 de plus que tout le monde - et
d’adapter les plans à mon retour en forme.
Merci à tous les 3 !

Merci à vous tous d’avoir lu ce CR jusqu’au bout et à bientôt pour de nouvelles aventures

mercredi 8 juin 2011

Frankie - CR Marathon du mont Saint Michel

Frankie raconte son premier marathon, c'est un beau compte-rendu.

Bonne lecture