jeudi 26 janvier 2012

Cross départemental de Brocéliande par BrunoR

C’est un peu réchauffé, mais je m’en voudrais de ne pas raconter la belle bagarre qui constitue le point d’orgue de ma saison hivernale.

Petit retour en arrière : 18 décembre, nous étions tous déjà à pied d’œuvre sur le site de Trémelin. Le club de l’EAPB a eu la belle initiative de proposer une répétition générale du cross départemental, 3 semaines avant le jour J. Ce jour là, fatigué, pas en forme (peu importent les excuses), j’étais battu pour la première fois de la saison par mes deux poulains : BrunoB et Tango. Je ne dirais pas le contraire : j’étais vexé, piqué dans ma fierté.

Pendant les fêtes de fin d’année, je me suis donc fixé une ligne de conduite stricte : objectif cross, pas d’écarts ! Je me suis bien tenu à cette directive. Je n’ai pas perdu de poids mais je n’en ai rien pris. A la faveur de quelques efforts avant et après les bonnes tablées et d’un entrainement rigoureux, j’étais même plutôt affûté au jour J !

Les départementaux de cross, c’est une fête. Je ne veux rien rater ! Je suis sur place le matin avant 10h pour monter la tente du club et encourager les vétérans qui se préparent.
L’ambiance est déjà belle. On se retrouve entre passionnés, c’est l’occasion de saluer un bon nombre de connaissances, plus ou moins proches. Ca en fait du monde, tout l’athlétisme d’Ille & Vilaine est là. Cette année encore, je suis au jury à l’arrivée. Je ne pourrais pas voir le départ canon de mon "double", Thierry. 3ème en bout de ligne droite ! Sur un peloton de près de 300 coureurs, ça en jette !
Je suis quand même la course de près. Non loin de mon poste à l’arrivée, je me suis placé au milieu du circuit. Les coureurs déboulent. Je compte pour hurler le classement au passage des copains du club (seule la place compte !), je prends des photos. La course file à toute allure. D’autant que devant, Alain, un collègue d’entrainement à Cesson, joue la gagne.

Je rejoins mon couloir 2 avant la fin de la course. Je peux féliciter tous les copains. Ils ont souffert mais sont heureux ! La suite de la journée va filer à toute allure.

J’ai réussi à m’échapper une petite heure pour récupérer dans la voiture. Mais je veux absolument encourager Nils qui court en Poussins. Il est heureux comme tout de pouvoir participer pour la première fois à cette fête.
L’ambiance monte d’un cran avec les nombreux parents qui encouragent les "tous petits".

Vite, le temps de me changer et c’est la course des femmes. J’arrive trop tard, je vois le départ de loin. Je coupe à travers la forêt pour retrouver le peloton. Nous avons cette année une belle délégation féminin de la JA, il faut encourager nos miss ! Les voilà ! Ca va vite. Bénédicte est encore une fois bien partie. Je suis fier !

Les tours s’enchaînent. IsabelleH, Bénédicte devant Patricia puis Françoise et IsabelleM, Jocelyne et Valérie. J’encourage aussi Carine qui se défend bien aux avant-postes. Bénédicte est devenue une vraie crosswoman. Elle ne laisse pas Patricia revenir et elle s’accroche dans un petit groupe. C’est déjà l’arrivée. Bénédicte termine à fond, mais elle est battue au sprint d’un cheveu par une jeune espoir de Combourg.

Juste le temps de la féliciter, c’est à nous. Nous y voilà. Trémelin II, le retour ! C’est mon heure, je dois reprendre mon flambeau ! A l’échauffement, les jambes répondent bien. Le cardio ne monte pas, tout est ok. Après la photo traditionnelle de l’équipe, je place sur la ligne de départ. Contrairement à 3 semaines plus tôt, j’ai décidé de partir prudemment. Il y a une grande boucle en plus, je ne veux pas me griller. Je connais le parcours, j’aurais largement le temps de doubler.

Le coup de pétard lâche les furieux. Je suis le mouvement une centaine de mètres puis je me mets vite en allure de confort. Tango et surtout BrunoB ont pris les devants. Arrivés en haut du champ, j’ai 15 mètres de retard sur Bruno et je suis à quelques longueurs de Tango. Pas de panique, je me rassure en me disant que je suis dans mon rythme. Je vois aussi Philippe dans les parages. Il vient de rejoindre sa femme Isabelle au club.
Dans la descente, je réussi à relancer et à revenir un peu sur les copains. Je suis à distance, d’autant que Tango a fait l’effort pour recoller à Bruno. Le doute s’installe dans mon esprit. Est-ce que les gars sont définitivement plus forts ?

C’est le premier passage dans la foule. L’ambiance est extraordinaire, comme à chaque championnat. Les encouragements m’ont-ils portés ? Quoi qu’il en soit, j’ai presque repris les 2 compères. Dans la montée de la première grande boucle, j’ai rejoins le duo. Nous formons un trio JA Melesse.
Le moral remonte un peu. Je suis régulièrement en tête du groupe, relayé par Tango. Il m’impressionne par ses grosses relances.

Après un nouveau passage dans les sous-bois et les encouragement nourris, nous sommes toujours groupés à l’attaque de la montée. Mon idée est de rester au train pendant 2 grandes boucles avant de lancer la bagarre dans les 2 dernières. Je conseille même à mes collègues de temporiser en bas de la montée. Ils semblent pressés de me faire la peau.

A ma grande surprise, je me retrouve seul en haut du parcours. Bruno et Tango ont décroché sans que j’attaque. Pour ne pas leur faciliter la tâche, je relance dans la descente. Je guette les encouragements pour estimer l’écart. Les filles de la JA ont eu la bonne idée de se placer dans les bois là où le circuit est désert. J’ai pris quelques mètres. Alors j’insiste.
J’ai la gniac, je me sens bien, je sais que je ne vais pas craquer. Les encouragements au passage près de l’arrivée des copains de la JA, de Nouvoitou Athlé, des copains et de Carine me portent. J’avale la 3ème grande boucle avec gourmandise. Thierry, Jean-Daniel puis Bénédicte me confirment que j’ai lâché Bruno et Tango. Je commence à reprendre pas mal de coureurs partis trop vite. C’est bon signe, je pense à présent uniquement à la qualif.

J’ai aussi Philippe dans la ligne de mire. Je grignote, je sens que je suis fort, la foulée reste tonique. Je pourrais tenir encore. Dernier tour. Cette fois, une nouvelle fois boosté par les encouragements, je lâche tout. J’ai aperçu Bruno dans le parcours sinueux, il ne reviendra pas. Je gratte encore 2-3 places.

Thierry me crie que je suis le 7ème de la JA. La 6ème place et la qualif par équipe sont juste là. A ce rythme, je vais revenir sur Philippe avant l’arrivée. Mais le bougre, alerté de mon retour par les supporters, relance fort. Aïe, je suis à fond mais je ne reviens plus. Je suis même un peu seul, personne à 50m devant et 50m derrière.

Chaque place compte, alors je termine à fond, on ne sait jamais. Je démarre même un sprint, mais personne derrière et Philippe a contrôlé mon retour.

C’est l’heure des braves après l’arrivée. On se congratule : je félicite Philippe et je ne me prive pas de chambrer mes jeunes padawans : « C’est qui le patron ?!! ».

On peut passer au meilleur moment : le goûter "spécial JA" qui fait quelques envieux. Gargantuesque ! Ca rigole, ça chambre, ça rumine. On profite Un petit tour vers les classement me confirme ce que je redoutais. Je ne suis pas qualifié. 137ème, seuls les 133 premiers sont qualifiés. 4 places, 20 petites secondes. J’enrage mais c’est la règle. Il me restera ma dernière année en Senior pour vaincre le sort.

Vivement l’an prochain.

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