jeudi 22 décembre 2011

Cross de Brocéliande : la réponse de BrunoR et Tango

BrunoR
Allez les amis,

Je me suis bien fait chambrer hier midi au stade. Je ne veux pas passer pour un mauvais perdant, alors je vous livre ma "version des faits".

Je m'étais mis pas mal de pression au cross de Pacé. Après une contre-performance à Chantepie, je voulais me rassurer. Mission réussie, j'avais gagné notre "championnat interne" entre les copains de la JA. Même si le chrono moins bon que l'an passé et l'absence d'Alain rendaient la victoire moins complète.
Dès le dimanche suivant, c'est le cross de Brocéliande. Bien que mes amis entraîneurs Thierry et Charlie m'aient averti du risque de l'accumulation des compétitions, je suis présent au rendez-vous. Trois bonnes raisons à celà. La première, j'adore les cross ! L'ambiance, la bagarre avec les copains, la course, le goûter d'après course, c'est mon plaisir de l'hiver. Ensuite, il s'agit du lieu et du parcours des départementaux à venir. Le repérage est important. Enfin, je suis content de faire parti de la troupe de la JA en visite au club de l'EAPB. Le club fait l'effort d'organiser 2 cross à 3 semaines d'intervalle, c'est bien de les remercier.
Je suis donc au départ. J'ai plutôt bien digéré la fatigue de la semaine, en me limitant à 3 footings sans forcer. Arrivé tôt pour monter la tente (complète cette fois, Yoann), j'ai eu le temps de bien repérer le parcours. La longue ligne droite du départ en faux plat montant m'inspire. Tango et Bruno à mes basques, je tente un départ canon. Malgré mon effort, bien que talonnant Jean-René et Olivier, après 300m de course, mes 2 compères sont toujours à ma hauteur. Tango puis Bruno prennent même rapidement la mène...
Je me cale derrière eux pendant la petite boucle. Pas de difficulté majeure, je suis dans le rythme. Mais je dois veiller à ne pas les laisser partir, ils grignotent peu à peu.
Dans la première grande boucle, je reprends Tango au train. A la faveur de la montée, je me retrouve même à hauteur de Bruno. Je relance en haut et dans la descente. Le moral est bon. Bruno est parti trop vite, Tango coince à 30m derrière. Je vais refaire le coup de Pacé. Sauf que de retour sur le tracé de la petite boucle, Bruno recommence son numéro. Il passe et me prend quelques mètres... Je m'accroche, mais Bruno mène un petit groupe dont je ferme la marche. Et je sens que je suis à la limite... JD me crie de laisser mener Bruno. Ce n'est pas un choix tactique, c'est que je suis dans le dur.
Deuxième grande boucle, dans la montée Bruno creuse l'écart. Pas moyen de reprendre dans la descente. Philippe, le mari d'Isabelle me dépasse aussi et me laisse sur place. C'est cuit. Je me concentre sur Tango pour sauver les meubles. Il est toujours 30m derrière. Je guette les encouragements successifs pour mesurer mon avance.
Dernière grande boucle. Je commence à piocher. Je ne regarde même plus où en est Bruno, je guette Tango. Je l'entends revenir. A mi pente, il est sur moi. Il se montre puis se cale dans ma foulée. Il a fait l'effort, je tente le tout pour le tout : je relance avec tout ce qu'il me reste. Je reprends 3 mètres d'avance... Puis Tango revient et reste à ma hauteur. Je tente une attaque désespérée en haut de la boucle. Cette fois, je ne décroche personne. Tango a tout compris, il me contre, prends 5 mètres d'avance. C'est cuit, je sais que j'ai perdu.
Il reste 600-700m de course. En bon crossman, je ne renonce pas, je relance. Je veux bien perdre, mais pas me coucher. Bruno est en vue mais hors d'atteinte. A moins d'une défaillance, Tango restera devant. Je m'arrache quand même. Tango garde ses 15 mètres d'avance. Comble de la défaite, malgré mon sprint final, je me fais griller par un jeune chien fou.

Après l'arrivée, je félicite Tango et Bruno. Ils ont bien bossé, ils sont récompensés, c'est super pour eux. J'essaye de me consoler en me disant que c'est un peu grâce à mes entrainements, mais la déception et la frustration l'emportent.
Je sais que je vais en prendre pour 3 semaines de chambrage acharné. C'est normal, c'est la règle. Ca ne tarde pas, dès la ligne d'arrivée franchie, les vannes fusent. Je suis beau joueur, ça fait parti de la course.
Il me reste une chance de revenir. Le 8 janvier, même endroit, je serai affûté et j'aurai les crocs pour prendre ma revanche ! Ma fierté blessée va me servir de motivation pendant les fêtes.
Vivement les départementaux !

Tango
et voici le troisième volet du triptyque.

Avant la course, il y avait déjà coalition. En covoiturant, le grand barbu et moi avions échafaudé un plan anti-coach Bruno. C'est très peu charitable de notre part de vouloir mordre ainsi la main qui nous nourrit, qui nous fournit ces séances d'entraînement et ces conseils sans lesquels nous ne serions rien, relégués au rang de Jipi errants sur le stade, à quémander quelque morceau d'entraînement par-ci par-là :
"Tu fais quoi aujourd'hui ?
- des 200
- ah ben je vais faire ça aussi
- et toi tu fais quoi ?
- des allures
- oh ben je vais finir avec toi"

Bref, il fallait pourrir le coach.
Une semaine précédente délicate, l'entraînement se résume à 3 footings, quelques lignes droites, il faut d'abord récupérer de Pacé et faire du jus pour Trémelin.
Coach Bruno se dit fatigué le jeudi : il bluffe ?
Je ressens aussi un peu de fatigue.
Bruno B se cache, on ne l'a pas vu de la semaine, soi-disant malade. Il bluffe ?

En arrivant à Trémelin, la stratégie était claire : soupçonnant les velléités de départ rapide de Bruno R, nous allions nous caler dans sa roue, le laisser faire tout le boulot, et le finir au sprint. Limpide.

Un échauffement sérieux (ça aide quand on arrive à l'heure), un repérage du parcours (c'est gras, mais pas tant que ça), quelques vannes glissées avec JD et Alain, tout va bien. Nous avions bien pris note que le coach ne voulait pas s'échauffer avec nous.
Nous l'avons donc retrouvé sur la ligne. Comme convenu nous nous sommes placés juste derrière lui. Le coach n'avait pas l'air d'avoir envie de rigoler...

Pan, c'est parti, vite, très vite, et ça monte. En haut de la montée, je prends la tête, je ne sais toujours pas pourquoi, et je mène le trio dans une folle cavalcade.
Une petite boucle, une moyenne boucle, un petit groupe se forme, je cède ma place bien volontiers devant, il n'y a que 8 kms mais il ne faut pas trop monter dans les tours.

Je n'ai pas compris grand chose au parcours, mais je sais cependant que le plat de résistance aujourd'hui, ce sont 3 grandes boucles de 2 kms, sur un terrain pas trop vallonné mais sinueux par endroits, et assez gras au bord du lac.

Dans la première boucle, je suis décroché. Les deux Bruno sont en forme, surtout le jeune, il a très envie d'en découdre et mène un train d'enfer. Je décroche dans la descente, pas question de se griller déjà et de perdre toute chance de faire quelque chose aujourd'hui. Les deux Bruno sont à la lutte, déjà, je suis tant bien que mal.

A l'attaque de la seconde boucle, j'ai un écart assez stable avec Bruno R. Le grand barbu poursuit sa cavalcade folle devant, je me demande quand il va craquer, et s'il va craquer. Je ne peux pas me permettre d'attaquer Bruno R encore, je n'ai pas les jambes, mon cardio est trop haut, je dois subir, malgré les encouragements de JD, Alain, les filles et même Denis Caillibot qui est venu là assister à la bagarre.

Avant d'attaquer la troisième boucle, comme à Pacé, je retrouve des sensations, la vitesse n'est pas là, mais je suis plus à l'aise, j'ai l'impression que ma foulée est moins lourde (j'ai pas dit plus légère, nuance).
Je peux encore revenir sur Bruno R.
Bruno B est hors d'atteinte. Sauf défaillance, il finira devant.

La boucle commence par une montée. Pas méchante, mais assez longue, en deux parties. Je tente ma chance. Si je veux revenir sur le coach, c'est maintenant, dans la descente ce sera trop tard.
J'attaque donc. C'est violent. Je suis au taquet, plus question de regarder le cardio, il faut sortir le bleu de chauffe.
On dirait que ça fonctionne. En haut de la première partie, Bruno se retourne dans le virage, il sait que je viens de reprendre quelques mètres.
Je remets une couche dans la deuxième partie de la montée. Enfin, je reviens sur lui.
Gros, gros effort. Je suis occis. Je souffle comme un boeuf.
Mais je me montre quand même : coucou ! Je suis là !
Le coach a encore moins envie de rigoler qu'au départ.
Je viens à sa hauteur, puis aussitôt je me cale dans sa roue. On va voir comment il réagit.
Cela ne tarde pas.
En haut du faux plat, il attaque.
Je prends 3 mètres dans la vue, mais je m'accroche et je reviens.
Pas question d'avoir fait ce gros effort pour décrocher dans la descente comme à Pacé.
Nouvelle attaque sur le plat.
Je ne décroche pas, je suis dans sa roue.
Je reprends des forces en me calant sur son rythme.
A mon tour d'attaquer, je veux montrer que je suis là, qu'il va falloir compter avec le Tango pour la bagarre finale cette fois-ci.
Je réussis à prendre quelques mètres.
Cette fois-ci j'ai bien négocié la partie descendante, c'est plat jusqu'à l'arrivée, et je suis devant.
Il y a une petite relance, je remets une couche, ça y est Bruno est décroché !
Curieuse sensation... mince, qu'est-ce que je fais maintenant ?
Dans la bagarre nous avons emmené un gars de l'EAPB, il me passe à l'entrée de la zone de virages avant l'arrivée. Peu importe, je n'ai plus qu'une chose en tête, garder le coach derrière moi !
Je maintiens le rythme sous les arbres, j'essaye de contrôler, je suis au taquet.
Bénédicte est sur le bord, je devine à son regard, sans avoir à me retourner, que Bruno est à quelques mètres derrière. C'est tout bon, il faut juste tenir...
Alain est là maintenant, je lui demande où est l'arrivée : "200 mètres !".
Je finis le boulot en allongeant la foulée après le dernier virage, pas de sprint, je suis tout seul.
Enfin !
Enfin un succès... depuis le temps que j'attendais ça, notre entraînement a porté ses fruits.
Même si le coach est mécontent de la tournure des évènements, je sais qu'il est fier de voir que ses entraînements payent.
Bruno B, quant à lui, n'a pas fini de nous surprendre.
Cela promet une belle bagarre aux départementaux, sur ce même parcours, mais rallongé.

Est-ce que Bruno B va pouvoir tenir son rythme de fou sur une plus longue distance ?
Est-ce que Bruno R va se nourrir de cette frustration pour revenir encore plus fort ?
Est-ce que Tango va prendre un jour la tête du trio ?
Est-ce que de joyeux trublions en rouge et blanc vont venir se mêler à la lutte ?

Réponse le 8 janvier ;)
En attendant, on ne décroche pas, on fait ses séances de spé cross, et on gaine...
Allleeeeez !!!

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