Cross !!

Plusieurs d'entre-nous avaient dégusté avec délectation la mise en bouche de la saison à Langueux sur le cross court.

Depuis le week-end dernier, la saison est bel et bien lancée. Le premier rendez-vous approche avec les championaux d'Ille et Vilaine le 10 janvier à Bruz.

La préparation a commencé : à Sartrouville et à Pacé, nous avons encore une fois retrouvé la saveur si particulière des cross.

Pour illustrer le propos, voici 2 comptes-rendus de cross

Pour commencer, voici le récit d'Olivier à Sartrouville. Nos amis parisiens savent qu'ils seront attendus en janvier en Bretagne. Alors ils se préparent sérieusement.


Et non, je n'étais pas déguisé en père-noël à Issy-les-Moulineaux ce week-end: j'ai chaussé des pointes pour la première fois de ma vie, au cross de Sartrouville, un baptême mais aussi une belle leçon d'humilité. Je vais en effet me mesurer exclusivement contre des séniors homme licenciés de clubs, venus le couteau entre les dents et dont la moitié du peloton est capable de filer à plus de 16 km/h dans les bosses. Autant vous dire que je ne vais pas faire le malin avec mon classement scratch cette fois: 73ième sur 109 à 15,1 km/h de moyenne, il y a du travail en perspective !

Heureusement je ne suis pas tout seul, ça fait du bien de retrouver un copain surtout que pour moi c'est la grande découverte, et là je suis bien accompagné. Non seulement Karim est un brillant marathonien (2h36 à Berlin en 2009), mais c'est un crossman confirmé qui connaît bien le cross de Sartrouville. Moi je ne sais même pas quelles pointes mettre, la misère. Karim lui il prend de la terre entre ses doigts, la mâchouille un peu puis recrache tout "Pouhaaa !! tu mets du 12 mec !", bha ça tombe bien c'est ce que j'ai vissé. Nous faisons un tour du terrain pour prendre nos marques, c'est bien vallonné avec deux pentes et deux buttes, de bonnes descentes, il y a des virages à 180° quelques lignes droites quand même, il y a du vent et il fait froid: du cross quoi !

PAN! au départ je suis hésitant, je n'ai jamais couru avec des pointes et je n'ai pas envie de me faire tatouer par celles des autres en me prenant une gamelle. Ça double dans tous les sens, et je suis littéralement impressionné par le niveau. Sortis du stade nous attaquons tout de suite par les bosses, punaise j'ai le cardio qui part à fond et regarde derrière moi histoire de voir si je ne suis pas le dernier vu tout ceux qui m'ont décoiffés au démarrage. Rapidement je trouve ma place et me cale dans un groupe, il faut maintenant conserver sa place. Ce que je vis est totalement différent de ce que je peux vivre sur marathon: ici on ne contrôle pas son allure on contrôle sa place. Pas question de souffler quand ça descend, sinon il y a 10 mecs qui te passent devant: tout le temps à relancer et à chercher le bon équilibre à franchir les bosses sans s'asphyxier pour être capable de relancer immédiatement arrivé en haut.

Si j'ai "foiré" un peu mon départ car trop hésitant, j'ai adoré la suite de la partie car j'étais beaucoup plus serein sur le deuxième tour: c'est moi qui ait gagné des places et jamais personne ne m'a doublé. Lors de ce deuxième tour chacun y va de sa petite attaque, on se juge mais maintenant j'ai compris qu'avec les pointes je ne glisse pas quand je me prends un virage à 180°, ni dans les descentes: je largue petit à petit mes compagnons et commence à rattraper puis doubler les autres. Le vent est autant glacial que gênant, il faut se battre avec aussi. Le cross c'est avant tout une histoire de clubs: les spectateurs encouragent énormément les gars des clubs qu'ils représentent et nous autre pauvres exilés devons nous contenter de ne pas céder à cette chasse impitoyable. Quand vous entendez tout du long les gars crier à celui qui vous succède "Aller rattrape-le, suis-le au train tu vas l'avoir, mets-lui une mine après le virage !!" je peux vous dire que mon sang ne faisait qu'un tour, ça m'a filé la rage et je vérifiais à chaque virage la distance de mes "chasseurs". Devant moi c'est fini plus personne n'est à ma portée, mon prédécesseur termine presque 1minute devant moi, mais les autres qui essayent de me passer vont avoir du fil à retordre.

Mission accomplie: personne ne m'a doublé j'arrive sur la piste pour le final et aperçois Karim qui m'encourage. Hé bé, quand on dit qu'il faut prendre sa place dès le départ, c'est très réel, et voilà un point faible qu'il me faut travailler si je veux faire quelque chose de correct en Bretagne le 10 janvier: parce-que là non seulement le terrain est encore plus difficile, mais le niveau est encore plus relevé.

Même si j'ai abordé ce cross comme une découverte, je peux dire que j'ai adoré cette ambiance, me voilà donc crossman à présent et j'ai la ferme intention de m'y préparer spécifiquement dès à présent pour donner le meilleur.
Merci Karim pour ta présence très appréciée aujourd'hui, je crois que tout seul je n'aurai jamais osé ...."



Pendant ce temps, à Pacé, Bruno a aussi apprécié l'ambiance

Après une courte nuit, je me suis levé aux aurores pour accompagner mon fils à un tournoi de Badminton. Grosse fatigue, j'ai même pioncé dans les gradins du gymnase (c'était pourtant pas confortable)

Bref, j'arrive au cross un peu à la bourre et la tête à l'envers. Mais en retrouvant les copains et cette ambiance cross que j'adore, j'oublie mes soucis. Les enfants sont là, les copains aussi, c'est bien agréable. Je m'habille vite fait et je partage un échauffement sommaire avec Thierry, Romuald et Yoann.

Au départ je démarre au train sans faire de folie. Je vois 2 fusées de la JA aux avants postes !!! Romu et Yoann. On se regarde avec Thierry : "Ils font du 30/30 ou quoi ?".

Après 1km, j'ai repris les deux chiens fous. Je suis dans un groupe qui se sépare en 2. Je ne me mets pas dans le rouge et je reste en tête du second.
Premier passage devant les supporters : les encouragements sont nourris.
Dans la première montée, je stabilise la FC, je me fais doubler par 2-3 gars. Dès le sommet, je relance, je double tout le monde. Seul un gars de l'ASPTT m'accroche. Pendant 2 tours je n'arrive pas à le faire sauter.
Les supporters sont toujours aussi enthousiastes.

Dans la descente du 3ème tour, un coureur de Rance Jogging revient très fort de l'arrière. Je lui prends la roue. Le gars de l'ASPTT lâche.
Dans le 4ème tour, j'essaye de lâcher mon nouveau compagnon dans la descente. Il s'accroche et me passe même devant sur le plat.
Dernier tour : le gars souffle dur. Pour une fois je ne temporise pas dans la montée, je reste devant. Je place une accélération. Avec le soleil rasant de coté, je vois les ombres s'écarter : j'ai pris 2 mètres. Je remets une belle mine : 5 mètres ! J'enchaine la descente à fond mais le gars n'est pas loin. 5-10m maxi.
Dans les 500 derniers mètres, j'accélère de plus en plus. Le "Rance Jogging" tente de revenir, mais je donne tout dans la dernière ligne droite et le gars coince ! Yes !
Un belle bagarre comme je les aime. Je retrouve mes 2 adversaires pour les remercier de cette belle bagarre.

Ensuite, c'est le meilleur : débrieffing de la course et partage convivial autour de la voiture. Thé bien chaud ou bière bien fraiches. Il y a même du jus de pommes et des gateaux.
On ne manque pas de chambrer nos 2 crossman débutants qui nous ont fait une "Martine" (marque déposée depuis Langueux). On se donne rendez-vous dans une semaine à Tremelin.

Vive le cross !